TRAVAUX EN LOGE 6018

 

 

 

 

 

NEWTON 1643 - 1727

 

Isaac Newton naquit le 4 Janvier 1643 à Walesthorpe dans le comté du Lincolnshire en Angleterre, douze ans après la mort de Johannes Kepler, savant mathématicien et astronome. Le père d’Isaac Newton, était décédé trois mois plus tôt. Sa mère Hannah Ayscougt se remaria avec le révérend Barnabas Smith et confia son enfant chétif aux soins de sa grand-mère. Son enfance ne semble pas avoir été heureuse. Newton conserva une forte animosité envers son beau père et des relations difficiles avec sa grand-mère. Il restera célibataire toute sa vie. De 12 ans à 17 ans, Newton fréquenta la Kings School de Grantham où il apprit le Latin et le Grec. Sa mère le rappela auprès d’elle pour lui apprendre le métier de fermier. Mais devant le peu d’intérêt de son fils pour le travail agricole et convaincue par l’un de ses anciens professeurs de la Kings School, Henri Stokes, elle l’autorisa à quitter le domaine familial et à retourner à l’école. Dès lors, Newton fut un élève très brillant. En 1661, Newton entra au Trinitry College à Cambridge. Il étudia la physique et les mathématiques apprenant tout le savoir de l’époque et dévorant les écrits de Johannes Kepler. (1) Sa curiosité et sa soif de connaissances étaient insatiables au point qu’il négligeait son alimentation, son sommeil et même son hygiène personnelle. Il reçut un bachelor’s degree, équivalent à une licence de notre époque, à 22 ans.

 

  1. Lois de Kepler : description d’un mouvement de rotation elliptique autour du soleil, dont il occupe l’un des foyers.

 

Newton créa une branche des mathématiques, le calcul infinitésimal ou calcul différentiel et intégral. Son désir de s’instruire le conduisit à s’intéresser à nombre de phénomènes naturels, comme la couleur. En 1665, une épidémie de peste s’abattit sur Cambridge, ce qui le contraignit à retourner loger au foyer familial dans le Lincolnshire. Là, il poursuivit ses recherches sur le calcul, l’optique et la lumière. Il s’intéressa également à la gravitation, dont il eut l’intuition que les effets devaient s’étendre bien au-delà de ce que l’on pensait habituellement. Pour la légende, Newton se reposait sous un pommier de sa maison, lorsqu’il vit tomber une pomme sur le sol. L’histoire de la pomme a fait la légende, mais le pommier existe toujours et continue de donner ombre et fraicheur au manoir de Walesthorpe au Royaume Uni.

 

Newton retourna à Cambridge en 1667 pour y poursuivre ses études. En 1668, il acheva la fabrication du premier télescope à réflexion, c'est-à-dire le changement des ondes lumineuses par réflexion sur un miroir fixé sur le côté. Ce télescope se démarquait dans sa conception de la lunette astronomique de Galilée basée sur la réfraction, c’est une déviation d’un rayon lumineux qui passe d’un milieu à un autre. Le principe du télescope Newtonien est encore utilisé par de nombreux laboratoires spatiaux dont Hubble. En 1679, Newton repris ses travaux sur la mécanique céleste en tenant compte de la gravitation et ses effets sur le mouvement planétaire, défini par les Lois de Kepler. La force d’attraction exercée entre deux corps de masse différente, séparés l’un de l’autre, est proportionnelle au produit de leur masse et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare. Cette Loi permit à Newton de généraliser les Lois de Kepler.

 

Newton établit sa Loi de la gravité durant la seconde moitié du 17e siècle. La théorie de Newton unifiait au sein d’une seule Loi physique deux phénomènes distincts. La chute d’un corps sur la terre et le mouvement orbital des planètes et satellites. La force gravitionnelle de ces deux mouvements en était responsable. D’après Newton, la Lune tombait sur la terre attirée par une même force qui fait chuter une pierre. Cependant le mouvement de la Lune en direction parallèle à la surface de la terre et la sphéricité de cette dernière transforme cette chute en une succession infinie de révolutions. C'est-à-dire, selon Newton, que la Loi de la gravité produisait des orbites elliptiques, déjà montré par Kepler. Si la Lune n’était pas animée d’un mouvement transversal elle tomberait sur nos têtes. La lune est en chute perpétuelle seulement grâce à sa vitesse.  En 1687, furent publiés les principes d’Isaac Newton. Principes mathématiques de la philosophie naturelle, c'est-à-dire une synthèse magistrale de la compréhension scientifique du Cosmos. Naissance de la théorie de la gravitation universelle et de la mécanique de Newton.

 

Loi 1 sur la gravité. L’Univers est constitué d’une matière composite de corpuscules indivisibles qui ne s’interpénètrent pas. Ils sont répartis dans un espace vide et interagissent selon des forces réciproques centrales et inversement proportionnelles au carré de la distance, qui sépare deux d’entre eux.

 

Loi 2 - Hypothèse de l’espace absolu antérieur à tous les objets matériels et indépendants de leur existence. Il anticipe en avance sur notre époque, concernant le vide absolu antérieur au mur de Planck (théorie des cordes), encore très conjectural aujourd’hui chez nos chercheurs.

 

Loi 3 - Le temps absolu, c’est un temps qui s’écoule de la même manière dans toutes les régions de l’Univers. Au 20e siècle, Albert Einstein démantela cet absolu spatiotemporel et modifia en profondeur la théorie Newton. (Relativité restreinte 1905). Il est impossible de séparer l’espace et le temps.

 

Loi 4 - Un ensemble de lois du mouvement dont le principe est inertie. Tout corps persévère dans ses états de repos ou de mouvement rectiligne à moins qu’il ne soit obligé de changer d’état par la cause des forces exercées sur lui. C'est-à-dire une étoile qui implose ou un trou noir, théories de notre époque ; ou simplement d’une grande masse qui passe à côté de lui. Les trous noirs et les super novas restent assez inédits.

 

Principe fondamental de la dynamique .- Pour qu’un objet soit accéléré ( ex. -  Un boulet de canon propulsé par l’action explosive de la poudre ) Une force extérieure, comme la poudre dans mon exemple, doit agir sur lui. Celle-ci est toujours le résultat d’une interaction avec un autre objet, c'est-à-dire une collision. Egalement à distance, comme l’action de la Lune sur les océans visibles par le phénomène des marées.

 

Son ouvrage sur les propriétés de la Lumière en 1675, me font penser à la matière noire, théorie d’actualité mais encore très conjecturale. Concept de l’éther comme substance subtile capable de vibrer et en conséquence de soutenir la transmission de la Lumière. Cette substance se trouverait dans tous les recoins de l’Univers, plus ou moins importante selon qu’il y ait plus ou moins de matière. L’Ether de Newton pouvait soutenir la transmission de l’intéraction gravitionnelle d’un corps à un autre. L’une des expériences les plus citées de la physique est celle que réalise Newton en 1665 en utilisant un prisme (Corps présentant deux faces planes avec une arête commune), afin de démontrer que la Lumière blanche, celle du soleil était composée d’autres lumières élémentaires qui pouvaient se recombiner pour donner à nouveau de la lumière blanche. Il plaça un prisme dans une pièce de façon à ce que la lumière le frappe après être passée à travers un orifice. La lumière qui sortait du prisme n’était plus blanche, il remarqua que la valeur de réfraction variait en fonction des différentes couleurs. La lumière bleue se rétractait davantage que le rouge en traversant le premier prisme ; autrement dit elle déviait davantage de sa trajectoire initiale. La lumière, ondes électro magnétiques, peut intéragir avec les charges électriques qu’elle rencontre sur son chemin. Dans l’atmosphère, elle peut être absorbée par les différentes molécules de l’air. Le bleu du ciel est la conséquence de l’éparpillement de la lumière par les molécules de l’air  (oxygène, azote, dioxyde de carbone). Il en est de même des tons jaunes, oranges et rougeâtres des couchers de soleil. Il faut également prendre en considération l’angle incident de ses rayons qui modifie la réfraction. Quand l’atmosphère est chargée de poussière, le ciel nous apparait jaune orangé, étant donné, que les particules en plus de diffuser de la lumière, absorbent principalement la lumière bleue et verte , mais se décomposait en diverses couleurs formant un continuum allant du rouge au violet, en passant par les couleurs de l’arc en ciel. C'est-à-dire, un spectre de la lumière solaire. A cette époque certains savants estimèrent que c’était le prisme qui colorait la lumière. En installant un diaphragme pour régler la quantité de lumière sur le spectre obtenu, Newton isole chacune des lumières colorées élémentaires. Il démontre que le prisme ne décolorait pas la lumière, mais décomposait la lumière blanche en lumière élémentaire de différentes couleurs. On sait aujourd’hui que l’on peut également obtenir de la lumière blanche en combinant les trois couleurs primaires qui sont le bleu, le jaune et le rouge.

 

 

Newton et Einstein sont considérés comme les deux plus importants savants du monde.

 

Citations de Newton - Je suis arrivé aussi loin grâce aux épaules de géants. Il pense à Kepler et bien d’autres anciens chercheurs. Je peux calculer les mouvements des corps célestes mais pas la folie des gens.

 

Ses découvertes - La planète Neptune la plus éloignée du soleil et quatrième planète par la taille dans notre système solaire, l’explication des marées, le calcul rigoureusement exact des distances et positions des planètes, les éclipses, la mesure de la masse des étoiles et des planètes, sa Loi de la gravitation universelle et le développement du calcul différentiel. (universelle jusqu’à EINSTEIN / relativité générale 1915.)

 

Cette planche est le fruit d’études sur  37 livres soit 6000 pages écrites, dans une collection de  l’Astronome Hubert Reeve, pendant le mois d’Aout 6018. J’aime l’Astronomie qui est en maçonnerie l’Etoile Flamboyante des Compagnons. C’est un symbole qui apporte des connaissances, sans limite et fin sur les Univers et ses trous noirs. Ces derniers, célèbres par les recherches du grand savant physicien Stephen William Hawking né en 1942 à Oxford et décédé dernièrement. Il suggère en 1983 qu’avant le Big Bang le temps n’existait pas et que par conséquence le concept «  du commencement de l’Univers » est dénué de sens.

 

Pour la philosophie de cette planche

 

Parler de commencement de l’univers peut s’avérer plus compliqué qu’il n’y parait. En effet, tout dépend de la signification que l’on prête au terme « d’origine ». Deux définitions existent, la première consiste en une considération proche des astrogonis monothéistes, c'est-à-dire un point originel. La deuxième, quant à elle, comprend l’origine comme étant le résultat d’un processus qui amène au commencement. Selon cette dernière définition, le « Big Bang » ne serait alors qu’un résultat et non une génèse. Elle correspond à la Théorie des Cordes.

 

Ainsi, suivant cette théorie, la vision anthropomorphique ne serait applicable à l’histoire de l’univers, dans le sens où on ne pourrait parler d’un début, d’un milieu et d’une fin.

 

J’ai dit

 

 

 

 

DE LA CATHEDRALE AU TEMPLE.

 

Depuis toujours, j’ai participé aux célébrations du culte catholique. Parfois, enfant au cours de ces longs offices, mon dialogue avec le Très Haut, s'est trouvé interrompu et pour pallier l'ennui, je me suis pris à contempler les édifices dans lesquels je me trouvais. Les cathédrales d'Angoulême, Sens, Strasbourg, Lisbonne, Séville, Toulon et Notre Dame du Congo à Brazzaville m'initièrent à cet univers très particulier qui imprègne ces grandes dames de pierre. Admirer leur beauté, s'étonner de leur force architecturale et essayer d'approcher la sagesse enseignée au travers des messages spirituels qu'elles délivrent, devinrent vite un plaisir.

 

Je les ai recherchées. A ma première liste j'ai ajouté Chartres, Reims, Bourges, Saint-Malo, Laon, Burgos, Salamanque, Le-Vézelay, Cologne, Ulm, Budapest, Vienne, Prague, Saint-Jacques de Compostelle, Alcobaça, Mafra et bien d’autres dont je vous ferai grâce.

 

Puis un jour, il y a plus de 15 ans, j'ai pénétré dans un temple. Au delà de l'émotion provoquée par mon initiation, mon corps et mon esprit ont délivré les mêmes messages, les mêmes sensations que celles que j’éprouvais au sein d'une cathédrale.

 

L'origine de ce temps retrouvé était-il provoqué par l’architecture et les symboles disposés dans l’enceinte de notre Temple ou par le rituel et la fraternité émanant de notre assemblée ?

 

Les études sur les cathédrales comme les travaux sur la M.... opérative et la M... spéculatives sont innombrables, aussi je ne tenterai pas de m'aventurer sur leurs vérités ou leurs mystères mais je vais essayer simplement de vous faire part de mes découvertes personnelles qui ont étayé mon analyse et procuré quelques réponses.  

 

 

Très rapidement, pour ne pas partir dans tous les sens, comme dans tout travail maçonnique tant l'information est riche, j'ai tenté de « borner » mes réflexions et retenir quelques choix concernant  les édifices, l’époque, le style, le lieu géographique de la matière à explorer. Découvrant que dans un faible rayon  autour de Paris, nous avons plus d’une douzaine de cathédrales, j’ai décidé d’en choisir une, pour moi parmi les plus belles et sans doute la plus symbolique : la Cathédrale de Chartres.

 

 

« Il est des lieux où souffle l’esprit »

 

 

 Avec le Mont Saint Michel, Chartres en est sans doute l’un des lieux les plus représentatifs de la transcendance. Sur son promontoire surplombant autrefois la forêt Carnutes devenu les champs de blé beauceron, la cathédrale nous indique le ciel. Par son emplacement, elle est l’essence du divin, l’expression de l’esprit.

Sa construction date du début du XII ème siècle, au cours de ce grand élan mystique qui a envahi l’Europe chrétienne médiévale. Plusieurs générations se sont mobilisées pour participer à l’un des plus grands moments de construction de notre histoire humaine. Notre pays y a consacré une part importante de ses richesses et s’est doté d’un patrimoine inégalé qui n’est pas sans rappeler celui des pyramides d’Égypte.

 

Pour Chartres comme pour bien d’autres églises, le terme construit n’est pas exact. La cathédrale a été reconstruite en remplacement de la cathédrale romane de l’abbé Fulbert, détruite dans l’incendie du 11 juin 1194. Nous savons également que depuis la nuit des temps, ce site exceptionnel était un lieu de pèlerinage où les cultes druidiques et celtiques rassemblaient des foules importantes venues des plus lointaines contrées.

 

A la même époque, soit la fin du XI ème siècle, à Cluny, l’occident remplace l’arc roman « plein cintre » par l’arc brisé en deux cintres appelé « ogif » ou « ogival » terme d’origine persane. Les charges architecturales peuvent alors être réparties différemment. Les piliers massifs se transforment en colonnes, les murs se réduisent, les réseaux ou croisées d’ogives fleurissent, les contreforts et surtout les arcs-boutants reçoivent les poussées verticales comme horizontales. Déplacés vers l’extérieur, les éléments porteurs permettent aux nefs de s’apurer, de s’élever, défiant ainsi les forces élémentaires de la pesanteur et du vent.

 

Grâce aux premières connaissances architecturales vérifiées par l’abbé Suger à Saint Denis ou annotées par Villars de Honnecourt dans ses carnets, la nef de Chartres peut s’élancer vers le ciel.  Elle n’est pas la seule ; celle de Notre Dame de Paris culmine à 35m, suivi de Reims à 37m et d’Amiens à 42m.  Comme la tour de Babel, les nouveaux édifices montent toujours plus haut. Saint Pierre de Beauvais atteindra sous voûte 45m. Cet orgueil sera sanctionné, son chœur s’écroulera douze ans après sa construction.

A ce sujet, il est important de constater que Chartres est l’une des très rares cathédrales qui ait traversée intacte les siècles. Ni bombardement comme à Reims ou Soissons, ni architecte comme Viollet-le-Duc ne sont venus modifier l’œuvre que nous ont laissé nos anciens. Seuls les révolutionnaires de 1789 ont endommagé quelques unes des 4000 statues décorant l’édifice. Nous pouvons donc affirmer que tous les signes ou mystères qui nous allons découvrir en ce lieu sont d’origine ; messages authentiques laissés par les maîtres compagnons uniquement soumis à notre interprétation.

 

Chartres

 

L’Orientation, la porte.

 

 L’axe de notre Temple est orienté à l’identique de celui des cathédrales romanes et gothiques, soit, dans le sens de la longueur d’Ouest en Est. Certes, un léger décalage tourne Chartres vers le nord-est mais aucune véritable explication scientifique ou historique n’ayant été donnée à ce fait, retenons l’essentiel : Dans le Temple, de l’Occident à l’Orient, du Midi au Septentrion, nous quittons l’obscurité pour nous tourner vers la lumière comme nos anciens, les MM… M.…du passé nous l’ont enseigné en bâtissant les cathédrales.

Aussi, avant chaque tenue, notre approche « éclairée » vers la porte du Temple ressemble étrangement à la traversée du parvis de la Cathédrale de Chartres.

 

Au sujet du parvis, je me permettrai une parenthèse. Lorsque les membres du chapitre des cathédrales décidèrent de rendre leurs églises plus dignes et plus empreintes de spiritualité et d’en expulser la vie profane, ils ne savaient pas qu’ils allaient donner à ces parvis une véritable fonction festive et éducative dans la cité. Ces espaces furent dédiés à la célébration des mystères où Théo et Thanatos, notre vie et notre mort se mêlèrent ; lieux privilégiés du questionnement spirituel de l’homme. Sous une forme parfois plus récréative, le parvis de notre Temple n’est-il pas l’espace où les échanges entre les plus jeunes et les anciens, les apprentis et les M… alimentent en permanence nos interrogations sur notre place en F.M… et sur son rituel ?

 

Nous sommes maintenant arrivés au seuil de la Cathédrale, découvrons son Portail Ouest, qui comme celui de Saint Jacques de Compostelle, a traversé intact ces derniers siècles : Rappelons le, il est le principal vestige avec les vitraux ouest, de la cathédrale romane détruite en 1194.

 

Contrairement aux portails latéraux, ce portail n’est pas protégé par un porche. Il s’offre de loin à la vue du visiteur et remplit pleinement sa fonction première : instruire le profane et marquer la séparation entre le temporel et le sacré. Par la beauté de la décoration de ses trois portes, la splendeur de ses statues, il explique le Dieu roi.

Les trois figures divines du mystère de la foi chrétienne, la trinité ou Tri-unité, y sont rassemblées en une, magnifiant ainsi le Père, le Fils et le St Esprit en ce symbole unique, qui est aussi celui du G…A…D…L…U.

C’est ce « gloria» statufié qui a valu, à ce portail le titre de Royal. Cette appellation unique dans toute l’architecture chrétienne n’est pas neutre, seul un Art au même titre a pu transcrire dans notre réalité un tel mystère.

 

 

Le Statuaire

 

Les nombreuses statues et tous les symboles de la Cathédrale qui délivrent un message à notre attention sont trop importants pour que je puisse les énumérer dans ces quelques lignes, aussi permettez moi de choisir quatre motifs des plus significatifs.

 

Les deux premiers sont les statues de Saint Georges et Saint Théodore. Debout, portant l’épée, ils gardent l’entrée sud de la Cathédrale, la Porte des Chevaliers, mais leur fière allure ne doit pas nous masquer un détail majeur ; contrairement à la position hiératique adoptée par toutes les statues colonnes de l’art roman, ils ont leurs pieds en équerre.

A chaque tenue, lorsque nous pénétrons dans le Temple, notre F…Couvreur… n’est il pas le digne successeur de ces deux gardiens de pierre ?

 

Il m’aurait été impossible de vous présenter ce morceau d’architecture sans vous parler des deux sculptures suivantes :

Deux pilastres séparent les portes latérales du portail Royal. A la hauteur de 23m 15 exactement, juste en dessous de la rosace centrale, ces colonnes sont couronnées d’un chapiteau surmonté d’un détail sculpté qui, à gauche, est un « protomé » ou poitrail d’un bœuf, à droite l’avant-corps d’un lion.

Des explications plus ou moins rationnelles recherchant dans les rites gaulois la signification de ces deux sujets ont très vite été émises. Au XIXème siècle l’Abbé Bulteau, éminent spécialiste comme Huysmans a cherché à approfondir ce mystère. La première information recevable fut découverte dans le recueil « Rationnal des offices divins » écrit en 1287 par Guillaume Durand, évêque de Mende. Il note « les représentations d’animaux …. …. hors de l’église à savoir : aux portes et au front du temple comme le Bœuf et le Lion ».  La présence du mot Temple n’est pas anodine, l’explication définitive de cette présence nous sera donnée par une inscription gravée sur l’un des voussoirs du portail de l’abbatiale de Moreaux située à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne).

 

« UT : FUIT : INTROITUS : TEMPLI : SCI (=sancti) : SALOMONIS,

SIC :EST :ISTIUS :IN MEDIO : BOVIS : ATQ (=atque) : LEONIS. »

 

« Telle fut l’entrée du saint Temple de Salomon, ainsi que se présente celle de ce temple, au milieu, entre le Bœuf et le Lion ».

 

Nous connaissons tous la signification des colonnes qui furent érigées à Karnak comme à Tyr. Comme Hiram l’a voulu, YAKÎN et BOAZ marquent à jamais l’entrée de notre temple comme elles le font dans la cathédrale de Chartres.

 

Si ces deux symboles n’étaient pas suffisamment clairs pour nous instruire, incrédules que nous sommes, regardons alors les deux flèches qui s’élancent vers le ciel. Elles sont dissymétriques, au nord un clocher actif, masculin, terrien Yakîn, au sud, un clocher plus féminin, passif, aérien, Boaz.

Il est possible que dés l’origine, Jehan de Beauce en érigeant le clocher neuf en style gothique flamboyant, eut la volonté de dépasser le clocher sud plus ancien.  Par la force des choses, il dut construire une tour plus robuste, [1] mais comment expliquer que dés 1539, à la suite de dégradations dues à la foudre, Laurent de Beauce, potier de son état y installa la lune ? De nombreuses péripéties historiques et naturelles modifièrent les motifs disposés au sommet des deux flèches (bonnet phrygien, drapeau, ….), mais depuis 1690, un soleil sur la grande flèche et une lune sur l’ancien clocher éclairent les journées chartraines comme ils illuminent nos travaux. Une inscription « Sol Justitiae » Soleil de justice y vient légender le symbole : oui le soleil nous éclaire avec force, beauté et sagesse.

 

A Chartres, nous trouvons également la présence du Soleil et de la Lune dans le « Compostelle » Campo Stella, le champ des étoiles dessiné sur la voûte de la Crypte de la Cathédrale.

 

 

La Dimension

 

Fort de ces enseignements, nous pouvons enfin pénétrer dans l’enceinte sacrée.

 

« Qu’est ce que Dieu ? Il est tout à la fois longueur, largeur, hauteur et profondeur » a prêché Saint Bernard de Clairvaux.

 

Plus que toute autre, la Cathédrale de Chartres illustre ce propos. Dès nos premiers pas dans le narthex, ses dimensions comme ses proportions nous incitent à rechercher son centre, à nous diriger vers la vérité, à nous tourner vers la lumière.

 

A l’identique du chemin que nous parcourons dans le temple, le volume même de cet édifice nous plonge dans un état propice à la réflexion, à la pensée et au travail.

Contrairement aux plans d’églises ou d’abbatiales comme ceux de Boscodon qui ont été intégralement tracés à partir du carré long ou rectangle d’or, le plan de Chartres est plus complexe à déchiffrer. Par la succession de constructions des basiliques paléochrétienne, mérovingienne, carolingienne et romane sur son site, son tracé a été rendu plus fouillis voire confus. Pourtant, sachez que de ce foisonnement surgit l’équilibre. Sans rentrer dans une explication rationnelle trop complexe, l’équilibre qui se dégage du bâtiment n’est pas le seul fruit du hasard. Aujourd’hui, nous connaissons parfaitement toutes les règles intégrant le nombre d’or qui ont dicté sa conception.

 

Pour illustrer ce propos, nous pouvons retenir deux exemples :

 

  • A la fin du XII ème siècle, notre système métrique n’est pas utilisé. Les différentes parties en plan et volume sont liées entre elles par des rapports de grandeur simples fondés sur un module ou commune mesure que nous appellerons unité. Chacune diffère en fonction des Maîtres bâtisseurs qui, les conserve secrètement, les dévoilant uniquement aux initiés à l’occasion de chaque ouverture de chantiers. A Chartres comme ailleurs, pour tout nouveau passage d’une équipe sur le chantier, la mesure étalon est révélée par les compagnons déjà présents aux arrivants formant ainsi une chaîne non rompue indispensable à la bonne construction de l’édifice aux travers des années. Sachez que cette mesure est encore utilisée de nos jours pour les travaux de réfection. Appelé unité de Chartres, elle aura également un caractère plus universel car elle s’exportera et par la suite, sera retrouvé dans les plans de nombreuses églises. D’une longueur de 0,82cm soit environ un double pied[2], elle rythme tout le lieu jusque dans ses moindres détails. Ce chiffre en lui-même n’est pas très parlant, mais si nous exprimons la longueur totale de la cathédrale soit 132,70m avec cette unité, nous trouvons 161,8U soit 100φ. Comme pour notre temple, l’utilisation du nombre d’or est là, participant à Chartres de son harmonie et de sa beauté.

La corde à nœud qui ceinture notre enceinte rappelle que les dimensions de notre Temple comme celle de Chartres sont tracées à partir du nombre d’or, mesure symbole de l’équilibre et de l’harmonie.

 

  • Vers le ciel, à la vue de l’immense voûte en ogive de la cathédrale , nous retrouvons cette impression d’harmonie parfaite. Elle n’est pas le résultat d’un calcul compliqué fruit du savoir d’un technicien laborieux. Une étoile flamboyante vient s’inscrire parfaitement dans l’ogive, ses deux branches inférieures au niveau des chapiteaux et les trois autres traçant la ligne parfaite de cette construction qui défie en cet endroit la pesanteur et le temps. A Chartres comme ici, l’Étoile Flamboyante éclaire nos travaux.

 

La Lumière

 

Dans le passé, Chartres a été appelé « Liber pauperum», le Livre du pauvre. Cette cathédrale démontre à elle seule comment la lumière éclaire l’instruction du profane. Au travers de ses 184 baies et de ses 2600 m² de vitraux, le « bleu de Chartres » rayonne, illuminant l’œuvre dans son intégralité. Il anime tous ses recoins les plus cachés et découvre chacun des chefs d’œuvre qui y ont été disposés. Comme dans notre Temple, la Cathédrale recueille la lumière, la canalise et la transforme.

A midi, elle éclaire nos travaux, à minuit elle dispense vers l’extérieur le rayonnement de ses flambeaux.

Mais les vitraux de Chartres ne sont pas seulement des vecteurs de lumières, ils délivrent de nombreux messages ouverts à nos investigations ou à notre connaissance.

 

Notre-Dame-de-la Belle-Verrière est sans doute son vitrail le plus connu voire du monde entier. Restauré en 1990, il illumine de sa splendeur et de ses innombrables éclats la majeure partie de la nef. Pourtant, un détail peu connu de ses millions d’admirateurs existe : Tous les ans, le 22 août qui correspond au 15 Août du calendrier Julien utilisé au Moyen Age, vers 14H 40 heure de Greenwitch, un rayon de soleil vient directement relier le visage de la Vierge présent au sommet du vitrail et le centre du labyrinthe situé dans la nef.

 

Son Labyrinthe.

 
Les labyrinthes existent depuis l’antiquité. Certains rayonnent encore dans quelques églises comme à Santa Reparate[3]
, à Ravenne ou à Lucques, mais sachez que le Labyrinthe de Chartres, nommé « La Lieue de Jérusalem » est le plus grand et l’un des plus beaux qui nous soit permis d’admirer. Identique sans les bordures, à celui de Sens aujourd’hui disparu ou celui dessiné par Villard de Honnecourt, il est symbole par excellence et mérite à lui seul de nombreux morceaux d’architecture. Aussi, aujourd’hui, je me contenterai simplement de me rappeler que notre pavé mosaïque, est lui aussi symbole de notre difficile quête. Comme les Vitraux à l’Occident éclairent le Labyrinthe de Chartres, en notre Temple, trois grandes lumières éclairent notre mosaïque, notre « labyrinthe ». 

 

 

Les signes

 

 

Instruit au travers du chemin que je viens de parcourir avec vous, je peux enfin m’asseoir dans le chœur, me mettre à couvert. Fort de tous ces symboles communs qui m’ont été dévoilés, je découvre, rassemblés à mes cotés mes frères en leurs grades et qualités siégeant au sein du temple.

 

Dans les cathédrales, les ouvriers qui participent à la bonne réalisation de l’œuvre sont également issus de différentes loges. Regroupées en équipes, ils exercent leurs métiers avec conscience et application. Sous les ordres de l’architecte ou du Maître constructeur, ils effectuent leurs travaux suivant les us, coutumes et traditions qui leur ont été enseignés. Ils sont bien rémunérés ce qui explique aussi la qualité du travail effectué. Au sommet de leur hiérarchie, se trouvent les tailleurs de pierres. Ils travaillent soit à proximité du chantier, soit directement sur le site taillant et agençant leurs morceaux d’architecture. Ils nous rappellent que toute architecture est inspirée par la sagesse et la foi, éclairée par la connaissance mais aussi fruit d’un labeur ininterrompu des ouvriers qui travaillent du levé du soleil à son couchant.

 

Chartres est sans doute la plus belle illustration de cette réalité, de cette force. Elle a été la Cathédrale la plus rapidement construite, en 29 ans seulement.

 

Des textes anciens ont raconté l’immense élan qui a permis à son édification. Par la sagesse du jeune roi Louis IX qui a décidé de son chantier et les formidables moyens qui ont été dépensés à sa construction, tout tend à prouver que Chartres plus que toute autre cathédrale, s’est voulu le Nouveau Temple de Salomon.

 

De nombreux signes laissés par les Compagnons bâtisseurs existent. Ils sont nombreux et des plus divers. Leur classification ou leur étude se rapproche plus du travail du chartiste ou du bénédictin que de celui du M. que je suis.

 

Je n’en choisirai qu’une seule marque pour vous présenter la présence éclairée de nos compagnons opératifs à Chartres.

 

Dans la partie romane, située à l’intérieur même de l’édifice, à droite de l’entrée de la salle basse du clocher neuf, au sud de l’angle de pierre, une petite marque de tâcheron à 1, 45 m du sol de 11 cm de haut sur 14 cm de large nous interpelle. Cette inscription datée du XIIème siècle représente une sorte de double papillon ou évoque une vague tête de taureau.

Cette petite signature du Maître ouvrier est considérée par beaucoup comme la représentation formelle du Trône de Salomon. Ce signe présente la genèse de nos cathédrales comme la poursuite d’une aventure architecturale millénaire et installe à jamais la réalité de la « Chaire de Salomon » ici présente à nos yeux.

 

J’espère, que la narration de ce court voyage qui m’a fait passer de Chartres à Clichy n’aura pas été pas été trop personnelle et que j’aurai réussi à vous communiquer quelques clés aidant à la lecture des symboles de notre Temple et susceptibles de vous enrichir dans vos travaux. Tel était mon but. S’il n’avait pas été atteint, veuillez m’en excuser. Que cette maladresse vous incite, vous aussi, à franchir régulièrement le seuil des cathédrales. Dans votre cheminement personnel, vous en retirerez, j’en suis sur, sagesse, force et beauté comme nous le faisons lors de nos tenues.

 

Mais, pour nous M. il existe une autre état délivré par toute présence au cœur de ces grandes nefs de la connaissance et de la spiritualité. Ce sont ces sentiments d'appartenance à une même communauté fraternelle, ici d'initiés qui, depuis la nuit des temps, a su rechercher par un travail juste et parfait, sens et élévation.

 

Cette chaîne ne s'est jamais pas rompue, elle est vivante et source de joie.

 

Identique à celle qui a porté, en son temps, la construction de la Cathédrale de Chartres, cette joie  doit continuer à nous habiter.

 

Elle est et sera fruit de cette fraternelle et régulière présence à nos tenues, enrichie en permanence par le résultat de nos travaux.

 

J’ai dit

 

D.F.

 

[1]              La Tour Nord haute de 112mètres dépasse la Tour sud de 9 mètres environ.

[2]              Pour les non initiés, la coudée, fruit d’un rapport constant avec l’unité précédemment choisie sera utilisée. Elle sera fixée à 0,738 m.

[3]              El Asnam ex Orléansville Algérie